lundi 28 décembre 2009

Salam aleikoum du Caire

La technologie Internet nous joue des tours ! Impossible d'envoyer le dernier message de Marseille Marignane malgré le temps passé à tout préparer avant le départ. Patrice incrimine les serveurs informatiques ardéchois, à moins que ce ne soit un coup du Mossad ! (gag ...) Nous avons cliqué et recliqué jusqu'au dernier moment et puis il a bien fallu embarquer : Marseille - Casa (pas Gaza ...) : 2h 30 le temps de convaincre ma voisine d'avion - une jeune fille aux longs cheveux propres et lisses, au maquillage soigné, - de changer de lecture. La belle travaille dans une entreprise de sécurité au Burkina Faso et espère qu'en lisant "Détective" elle saura démasquer toutes les méthodes des voleurs, violeurs et malfrats qui pullulent en France me dit-elle ... Ben voyons y' a qu'à s'enfermer chez soi, mettre des alarmes à toutes les portes et fenêtres, des gardiens devant chaque maison, et suspecter tous ses voisins surtout les étrangers. Ça me rappelle furieusement ce qu'est devenu la société israélienne : un pays armé jusqu'aux dents, couvert de miradors et de check points, où peu à peu un régime d'apartheid se met en place par crainte de l'autre. Arrivés à Casablanca elle a bien voulu prendre mon Canard Enchainé que je lui ai offert de bon coeur.
La nuit entre Casa et Le Caire a été courte et inconfortable; pas de bagage à l'arrivée pour Patrice. 2 heures de palabres, l'espoir que le bagage arrive par l'avion du lendemain et néanmoins une indemnisation de 300 livres payée entre le tapis à bagages et la balayeuse mécanique ...

Bon Le Caire donc, ville gigantesque, tentaculaire, plus grande métropole d'Afrique, 7 millions d'habitants, nous ne nous étendrons pas la desssus et ne retiendrons que quelques images : les klaxons comme pare-chocs sonores, les gentils ânes tractant leurs chargements de légumes dans le tourbillons des voitures, les trottoirs impraticables qui mettent tous les piétons sur la chaussée, l'élégance des messieurs dans leurs longues gandouras, ou des demoiselles sous leurs voiles blancs, pailletés ou brodés selon la mode du moment.
Les nouvelles de l'organisation sont contradictoires : des départs vers El Arish pourraient avoir lieu à partir de demain. Les discussions avec les autorités Égyptiennes sont toujours en cours, mais les stratégies diffèrent selon les membres de l'organisation. Certains voudraient en profiter pour dénoncer la politique de collaboration de l'Égypte ce qui est bien sur hors de propos ! L'important est de faire connaitre la situation inhumaine des Gazaouis aujourd'hui. Nous sommes ici pour être les yeux et les oreilles que la Communauté internationale n'a plus; la bouche que les palestiniens de Gaza n'ont plus.
Relayez donc ce journal auprès de vos amis, c'est le meilleur service que vous puissiez rendre au million et demi de Gazaouis enfermés.

Ali-Patrick et Patrice